Questions pour un diététicien pas végan !

Questions pour un diététicien pas végan !

Quel a été ton cursus pour devenir diététicien et as-tu rencontré beaucoup de professeurs et d’élèves végans durant cette période?
J’ai fait un DUT Génie Biologique option diététique. J’ai pu approfondir des sujets comme la biochimie, la biologie et la physiopathologie humaine et nous avions des cours de qualité assurés par des enseignants-chercheurs. Durant mes études je me souviens qu’il y avait deux étudiantes véganes et une en “transition”. Elles étaient très ancrées dans leurs principes, on ne pouvait pas leur reprocher. Cependant, elles remettaient en question les cours au sujet des besoins alimentaires d’une personne saine sans aucune base scientifique.

Si demain un végan te dit que diététicien, ce n’est pas crédible, qu’il a plus de connaissances grâce à google ?
Premièrement, je me mets à rire ! Puis, je lui demande si regarder une vidéo Youtube “réaliser une transplantation cardiaque » lui offre le même niveau de compétence qu’un chirurgien.

Que penses-tu des propos de cette youtubeuse végane Antastesia : “On n’est pas obligé de manger, viande, oeufs, fromage, c’est juste un plaisir gustatif, tous les médecins s’accordent à le dire.”
Effectivement, on n’est pas obligé mais c’est un besoin nutritionnel, et non pas juste du plaisir gustatif. Tous les médecins ne s’accordent pas à dire que le régime végan est sans risque. Certains aliments peuvent être remplacés et d’autres vont nécessiter des compléments. Si tous les médecins étaient en faveur du véganisme, les recommandations nutritionnelles de l’ANSES et donc du PNNS ne seraient pas celles que l’on connaît actuellement (PNNS 2018-2019). Par contre, le régime ovo-lacto-végétarien peut être équilibré pour la plupart s’il est bien régulé. On sait que les produits animaux sont bons pour nous, on peut choisir des produits respectueux du bien être animal et de l’environnement, alors pourquoi se priver ?

D’après toi, pourquoi les végans sont si populaires sur internet ?
Je pense qu’il y a un effet de prise de conscience sur le fait que notre civilisation moderne nous a conduit à une industrialisation de l’élevage, avec les dérives tant reprochées (principalement la souffrance animale). En effet, c’est le choix de la sédentarisation accompagné du début de l’agriculture et de l’élevage qui a permis de développer notre civilisation telle qu’on la connaît. Notre véritable mode de vie, chasseur-cueilleur n’était pas compatible avec la sédentarisation et l’expansion, mais cela est encore un autre sujet. Ensuite, il y a effet d’appartenance à un groupe/une communauté qui n’est pas des moindre. Ils vont généralement former des groupes pour échanger, un végan ne sera jamais seul sur les réseaux sociaux. Selon moi, leurs revendications sont mauvaises, ce n’est pas la bonne bataille. Certes il faut améliorer les conditions de vie et d’abattage des animaux, il n’y a même pas à discuter sur ce point. Mais au lieu de dire “non à l’exploitation animale”, tout en consommant des produits ultra transformés avec des matières premières venant des quatre coins du globe, ils feraient mieux de se battre pour développer une culture et des systèmes d’élevages raisonnés. Je pense à la permaculture, qui est littéralement une symbiose entre les animaux et les plantes. Sur le même schéma nous avons les systèmes aquaponiques. La production alimentaire responsable, combinant élevage et agriculture, c’est un système viable et applicable à travers le monde.
Pour finir, certains sont persuadés que le régime végan est meilleur pour la santé alors que nous n’avons pas assez de données actuellement pour établir une causalité.

Est-ce que l’humain est herbivore ?
Non, non et encore non ! Nous sommes ni herbivores, ni carnivores, nous sommes omnivores. Nous consommons aussi bien des produits animaux que végétaux, car nous avons la capacité de digestion et le métabolisme pour ! Nous n’avons pas la dentition pour consommer de grandes quantités de végétaux comme les animaux herbivores. Notre dentition est similaire à celles des grands singes, qui eux sont omnivores et non herbivores !

On peut voir (ci-dessus) la taille importante des canines du chimpanzé, notre plus proche cousin. Les canines servent à déchiqueter, (la viande notamment). Pour les plus réticents, “gneu gneu 1 sinje c heirbivaure sa manje d bananeu” je vous propose de regarder cette vidéo (pas très veggie) d’un babouin dégustant un lapin et chassant un flamand rose. Alors toujours herbivores les grands singes ?

Chez les hommes, notre dentition est très similaire, seulement, nos canines ont rétréci durant notre évolution. En effet, nos ancêtres n’avaient plus l’utilité de déchiqueter de la viande avec l’apparition du feu et de la cuisson. Ces derniers nous ont facilités grandement notre alimentation et ont bouleversés le cours de l’histoire. Grâce à la cuisson l’homme à pu profiter davantage des nutriments présent dans les aliments pour s’en servir.  

L’homme n’a pas le système digestif d’un herbivore, certes l’intestin à une taille semblable à celui des herbivores, mais les similarités s’arrêtent là. Nous n’avons pas les organes de rumination comme les gros herbivores avec une panse (ou second estomac) par exemple. Il ne faut également pas négliger notre flore intestinale qui n’est pas adaptée à une alimentation herbivore. Si l’homme était fait pour cela nous disposerions de bactéries productrices de cellulase (enzyme de dégradation de la cellulose (longue chaîne glucidique qui compose les fibres insolubles)). Plus généralement, notre métabolisme n’est pas fait pour cela, certaines de nos molécules indispensables, sont produites grâce à des composés que l’on trouve dans les produits d’origine animal. Pour résumer, l’homme est par nature omnivore, ni herbivore, ni carnivore.

Est-ce que tous les peuples sont adaptées à la même alimentation ?
Bien sur que non, c’est une utopie, de penser ça. Un européen, n’a pas le même régime alimentaire qu’un polynésien, un africain n’a pas le même régime qu’un inuit. Chaque ethnie et groupe de population géographiquement différent, a évolué avec son environnement. Cela me fait toujours rire, on souhaite tellement mettre tous les êtres humains sur le même pied d’égalité que l’on en oublierait presque nos différences biologiques. On ne donnera pas la même alimentation à Abel, un Kényan, marathonien de 1,70m pour 65 kg ; qu’à Igor, un finlandais, power lifter de 1,95 m pour 130 kg. Les régimes alimentaires s’adaptent et ceux même pour la population “plus classique”.

Est-ce vrai qu’on était des chasseurs-cueilleurs pendant longtemps ?
Oui, ce n’est plus à prouver l’homme est un chasseur-cueilleur comme nos proches cousins les grand singes. Depuis nos lointains ancêtres vivants dans les cimes des arbres, nous sommes chasseurs cueilleurs. Suite à des augmentations de températures, nos ancêtres ont dû évoluer dans un nouveau milieu, faiblement boisé comme la savane. Cela nous a forcé à développer notre capacité à marcher (bipédie). Malgré ces changements très importants, nous avons conservé notre instinct de chasseur et de cueilleur, en développant les capacités d’adaptation de notre métabolisme. Nous avons évolué et parcouru la terre entière, nous nous sommes installés dans les 4 coins du globe. Toujours chasseurs-cueilleurs, nous avons évolué et nous sommes désormais des Homo Sapiens, espèce des Grands Singes omnivores. Chaque peuple a donc chassé et cueilli ce qu’il trouvait sur son territoire. Les peuple inuits chassaient plus de 90% de leur nourriture (taux parmi les plus élevés), alors que certains peuples africains ne consommaient dans certaines zones que 30% de produits animaux (taux parmi les plus faibles).

Ces différences géographiques ont donné lieu à des évolutions physiques et biologiques différentes entre les peuples.

Avec ce mode de vie de chasseur-cueilleur, il s’est également développé des “dimorphismes sexuels” entre les hommes et les femmes. En effet, même si cette différence tend à s’atténuer, nous ne disposons pas de la même vision entrez les deux sexes. Les femmes perçoivent mieux les couleurs et les hommes distinguent mieux les mouvements (article scientifique). Alors pourquoi cette différence ? Les hommes allaient à la chasse (mouvement des proies et des prédateurs) et les femmes s’occupaient de la cueillette (la couleur désigne l’état de mûrissement des fruits et plantes). N’y voyez aucun machisme, c’est juste qu’à l’époque, il était plus sage d’envoyer l’homme naturellement plus fort chasser (et qui pouvait potentiellement se faire dévorer), plutôt que sa femme qui était déjà bien occupée étant donné les taux de mortalité à la naissance très élevés.

Y a-t-il des études qui prouvent que la viande est toxique pour l’homme ? Manger trop de viande n’est pas bon pour la santé ? Qu’en penses-tu ?
Non, il n’y a aucune étude qui prouve que la consommation de viande ou de produits d’origine animale sont dangereux pour la santé. Certains écrits affirment que la viande (rouge pour la presque totalité des études) et la charcuterie consommées en grande quantité présentent des risques pour la santé. Mais attention, cela ne veut pas dire “Olala ! C’est dangereux, devenons végans !”, cela nous rappelle et nous confirme qu’il est nécessaire d’avoir un juste équilibre dans notre régime alimentaire. La viande est comme tout le reste, les choses consommées en excès sont nocives pour la santé. Il est nécessaire de manger selon ses besoins nutritionnels. De plus, la cuisson va modifier énormément l’impact de la viande sur l’organisme. Un steak grillé au barbecue, contiendra des composés cancérogènes, contrairement à un filet de poulet cuit à la vapeur, qui n’aura aucun effet néfaste pour l’organisme. Ensuite, tout dépend de la qualité de la viande, une poule élevée en plein air label Bleu Blanc Coeur (nourriture enrichie en graines de lin et donc en oméga 3) sera très bénéfique, contrairement à un poulet bas de gamme élevé en batterie (qui lui contiendra potentiellement des composés nocifs). Pour résumer, non la viande n’est pas toxique, il faut savoir la choisir, la préparer et l’associer dans son assiette pour bénéficier de ses bienfaits sans les contraintes.

Est-ce que la viande renfermerait toutes les protéines et les fruits et légumes toutes les vitamines ?
Non ! (clair, net, précis) Attention toutes les protéines ne sont pas identiques, ce sont des chaînes d’acides aminés, toutes les protéines sont différentes. C’est comme si on disait que tous les trains sont identiques alors qu’ils ont des caractéristiques différentes. Dans l’alimentation c’est pareil, nous devons donc parler d’acides aminés. Certains aliments disposent d’une grande diversité d’acides aminés, nous pouvons parler de l’oeuf par exemple qui contient tous les acides aminés essentiels (nécessaires pour le maintien de l’organisme et que nous ne pouvons pas synthétiser nous-mêmes). Nous ne retrouvons pas ça dans les plantes, elles ne les contiennent pas tous ou qu’en infimes quantités pour certains.

Les vitamines et minéraux ne sont pas tous présents dans les fruits et légumes. Par exemple nous retrouvons dans les produits animaux des minéraux comme : du zinc, du fer (héminique, uniquement dans la viande, forme mieux absorbée par l’organisme) en quantité importante, et également des vitamines comme : la vitamine B12, la vitamine A (sous forme de rétinol et non sous son précurseur la bêta-carotène) ou encore la vitamine D dans les produits de la mer et les produits laitiers. Donc non, il n’est pas possible de retrouver tous les nutriments dans les plantes. Pour couvrir nos besoins avec un régime végan, il faut manger des quantités très importantes et consommer des compléments alimentaires.

Et que penses-tu des carnivores ? ceux qui ne mangent que de la viande et souvent crue ?
Les carnivores, sont comme des herbivores (végan) au final, car ils se privent d’aliments indispensables à leur survie. A travers le monde, seul les peuples inuits sont entre 90% à 99% carnivores, mais leur métabolisme est fait pour ça. Ces derniers ont une mutation génétique qui leur permet d’assimiler plus facilement de telles quantités de protéines et d’acide gras (lipides). Et comme pour le paragraphe sur le régime herbivore, nous ne sommes pas carnivores, mais omnivores. Notre système digestif ne correspond pas à ceux des espèces carnivores.

Ce régime alimentaire n’est pas sans risque pour la santé, le plus important, qui n’est pas des moindres est l’acidose. Celle-ci a pour effets secondaires notoires, la déminéralisation osseuse, la fonte musculaire, l’insuffisance rénale, des problèmes hormonaux et “jean-passe”. Ensuite, un régime composé principalement de produits animaux expose à des carences de nombreuses vitamines. Pour finir, la viande crue à beaucoup moins d’intérêt, car les protéines sont entières et non “prédécoupées” contrairement à la viande cuite. Les acides aminés sont donc moins bien assimilés. Les nutriments non assimilés sont perdus et nourrissent les égouts. Par ailleurs, l’homme a pu se développer et se détacher des primates car il a découvert le feu. En cuisant ses aliments, il bénéficiait d’une meilleure absorption des nutriments (protéines principalement), ces apports caloriques supplémentaires lui ont permis d’être plus performant et de diminuer la quantité d’animaux chassés pour une même quantité de calories absorbées.

Si ce n’est pas la viande le pire ennemi aujourd’hui, c’est qui ? Actuellement, l’un des pires ennemis de notre santé, c’est le sucre, à travers les produits sucrés et transformés. La consommation de sucre est la cause de nombreux problèmes de santé, notamment ce que l’on appelle les maladies de civilisation (diabète de type 2, obésité, acné,…). On nous a fait croire durant des années que le problème était le gras, et désormais la viande, alors que le vrai problème dans notre alimentation moderne, c’est le sucre. Les index glycémiques (vitesse d’absorption des glucides, de l’ingestion jusqu’au système sanguin) et les teneurs en glucides des produits sucrés, posent de réels problèmes de santé.

Notre alimentation est également totalement déconnectée de notre “vraie alimentation”, au lieu de consommer des produits frais et sains cuisinés à la maison, nous achetons des choses toutes faites, voire même de la nourriture en poudre.

Que penses-tu de remplacer des aliments naturels par des compléments alimentaires ?
Les compléments ont de nombreux avantages. Par exemple, la vitamine D permet de combler les carences en hiver. Comme leur nom l’indique, ce sont des COM-PLÉ-MENTS, ils ne doivent pas remplacer des aliments ! C’est une allégation obligatoirement présente sur tous les compléments par ailleurs ; pour rappeler que cela ne remplace pas une alimentation équilibrée. Il est triste d’en arriver là, remplacer des aliments par des compléments alimentaires. La population végane est un bon exemple, elle remplace de vrais aliments par des comprimés. Ces derniers nécessitent d’être synthétisés par l’industrie pharmaceutique. Alors, quand on mange des pavés (steaks) de soja, avec une matière première qui vient d’Asie ou d’Amérique du sud et que l’on consomme des produits issus de l’industrie pharmaceutique, on se sent plus “proche de la nature” avec un mode de vie “naturel”. Est-ce vraiment cela le mode de vie végan ?

Qu’en est-il de l’assimilation des compléments ?
Tous les compléments ne se valent pas. Il y a de nombreuses différences de qualité et de formulation chimique qui influent sur l’assimilation. Prenons l’exemple du magnésium, on se dit : “je vais prendre celui qui en contient le plus, ce sera le mieux”. Eh bien non! La plupart des compléments sont composés de citrate de magnésium. Certes, il y en a beaucoup par rapport à une masse donnée, mais il est très peu assimilé (en plus de provoquer, en forte quantité, des tendances diarrhéiques). Alors que la formule de bisglycinate de magnésium contient en proportion, moins de magnésium, mais celui-ci est beaucoup mieux assimilé et sera davantage utilisé par l’organisme. En général, l’assimilation des vitamines et minéraux des compléments est bonne que lorsque nous les accompagnons de “vrais aliments”. En effet, certaines molécules contenues dans notre nourriture améliorent leur absorption. Par exemple, la vitamine C augmente l’assimilation du fer non-héminique (fer des plantes), et la vitamine C est davantage absorbée lorsque les aliments contiennent des flavonoïdes (contenus dans les fruits et légumes). Nous ne pouvons pas retrouver cette configuration dans des compléments, car sous cette forme, le fer va transformer la vitamine C en composé oxydant pour l’organisme, qui annihile ses bénéfices. Par contre, un apport de fer et de vitamine C par l’alimentation ne posent pas de problème car le processus de transformation de la vitamine C est bloqué.  

Carr AC, Bozonet SM, Pullar JM, Simcock JW, Vissers MC. A Randomized Steady-State Bioavailability Study of Synthetic versus Natural (Kiwifruit-Derived) Vitamin C. Nutrients. 2013 Sep 17;5(9):3684-95. doi: 10.3390/nu5093684.

 

Qu’est-ce qui te gêne dans le régime végan ? C’est possible pour toi de faire sa croissance et d’être en bonne santé toute sa vie uniquement avec des plantes ?
Sur le papier, le principe est sympa, c’est vrai, mais pas viable sur le long terme. On peut joindre de nombreux végétaux et avoir 50% de protéines végétales pour compléter les protéines animales. Mais en les remplaçant totalement, cela crée de nombreux problèmes que l’on a déjà évoqué.
Pour ma part, je déconseille vivement le régime végan à un enfant en pleine croissance, Du nourrisson, à la fin de la croissance (entre 18 et 25 ans), il faut oublier le régime végan. Les enfants, ne consomment déjà pas beaucoup de viande si les portions sont respectées, alors inutile de risquer leur santé. Il n’y a pas à chercher bien loin, donner une alimentation herbivore à des animaux omnivores et vous remarquerez rapidement que les enfants auront des retards de croissance, ils seront malades et carencés. Cela, peut même mener jusqu’au décès dans les cas les plus extrêmes (comme par exemple ici et ici).

D’après toi, pourquoi il y a des végans qui se sentent mieux en ayant commencé leur régime ?
Tout simplement parce qu’ils mangent sainement. Ils font leur cuisine, ils consomment de meilleurs aliments, avec plus de vitamines, plus de minéraux, leurs réserves de B12 et d’acides aminés (contenus sous forme de protéines dans les muscles par exemple) sont encore bonnes. Durant les premières semaines et mois si le régime est bien équilibré, tout roule. Mais une fois les réserves de vitamines B12, d’acides aminés (fonte musculaire) et de minéraux (fer et zinc) épuisés, le corps va de plus en plus mal. Ainsi tous les problèmes que l’on connaît débarquent : fatigue, anémie, phénomène d’inflammation, troubles digestifs …

Si demain, j’arrive dans ton cabinet et que je te demande de me faire un plan de diet végan, comment tu t’y prendrais ?
Je t’accueillerais avec plaisir comme chaque patient. Pour commencer, je te poserais des questions pour connaître tes motivations à manger végan. Ensuite, je te demanderais si tu connais les risques de ce type régime. Je ferais un bref point info.
Par la suite, je réaliserais un bilan diététique pour évaluer tes apports alimentaires. Pour rester dans le “végé”, je pourrais te conseiller de te diriger vers un régime lacto-ovo-végétarien, car plus simple à gérer et il permet de limiter les carences. Si ton état de santé est déjà mauvais, je te guiderais vers un régime alimentaire plus “classique”  et je te présenterais des façons plus correctes de manger, avec des aliments labellisés, de la viande locale et/ou bien,…

Sur ma chaîne Youtube, j’ai une playlist “ex végans”. C’est des gens qui ont arrêté le régime végétalien et qui veulent être honnêtes avec leur communauté. 84% des végans abandonnent (Étude allemande de 2014 : “Vegan diet : motives, approach and duration”). Est-ce que cela t’étonne ?
Non pas vraiment, car la réalité vient vite frapper à leur porte. Les problèmes surviennent plus ou moins vite selon les individus. Certains peuvent poursuivre le régime plus longtemps car leur corps s’est mieux adapté et ils mangent des quantités importantes de fruits, légumes, légumineuse et céréales pour compenser. Mais le coût financier et santé sont importants. Il faut bien retenir que nous ne sommes pas tous égaux quand il d’agit d’alimentation et de santé. Le chiffre de 84% me surprend, peut être que certaines personne camouflent à eux mêmes leurs problèmes de santé. Cela prouve également que peu de personne peuvent vivre (psychologiquement et biologiquement) correctement avec ce régime alimentaire.

D’après toi, y a-t-il des végans qui craquent et qui mangent des produits animaux en cachette ?
Ah ah ! Peut être, cela ne serait pas étonnant. Inconsciemment, l’organisme connaît les aliments, et ce qu’ils apportent.
Par exemple, certaines personnes ont des envies énormes de chocolat, car en réalité ils manquent de magnésium. Donc oui, je pense que cela doit arriver, mais ils doivent culpabiliser, se sentir mal comme après avoir commis “un crime” alors, que ces moments peuvent être la preuve qu’il est temps d’écouter son corps et d’évoluer vers un régime alimentaire moins strict tel que le régime végétarien.

Selon toi, quel est le régime alimentaire idéal ?
Attention le mot régime correspond à la pratique alimentaire et non au “régime amincissant” (qui est une calamité au passage).

Il n’y a pas de régime alimentaire idéal, car nous sommes tous différents, mais on peut s’en rapprocher. On pourrait classer les régimes alimentaires en 3 catégorie, le “simple”, le “développé” et le “personnalisé” . Je vous fais ici un bref résumé de chaque, il faudrait un article entier dédié à chacun.

1- Le “simple” : en faisant une moyenne très lissée, les instituts scientifiques français ont créé le  PNNS, nous sommes désormais à la quatrième édition. Celui-ci permet de donne un guide et des repères à la population pour l’accompagner vers une alimentation saine. La société de Nutriting en a fait un beau résumé.

2- Le“développé” : le régime Crétois/méditerranéen qui est très équilibré, composé de produits bruts, avec des végétaux, de viande, du poisson, des oléagineux et des céréales. Il est relativement aisé de la mettre en place. Pour que cela ne soit pas trop long, je vous laisse cliquer sur le lien wikipédia (“oooooouuuuh il utilise wikipédia”, pour le coup oui car la page résume de façon accessible le régime).

3- Le “personnalisé” : le saint Graal des régimes alimentaires ! Une alimentation répondant véritablement à tous nos besoins biologiques ! Un régime éliminant tous les éléments nocifs de certains aliments ! C’est le mode alimentaire originel de l’être humain, j’ai nommé le régime Paléooooooo (*applaudissement*). S’il est bien conçu, il peut s’adapter à notre origine ethnique, notre activité sportive et bien évidemment nos besoins nutritionnels. Chaque aliment potentiellement nocif, ou que nous n’avions pas avant le début de l’agriculture, est globalement exclu. Adieu sucres et céréales raffinées, galettes de riz, de soja, et autres produits transformés. Pour plus de renseignement, le site “La nutrition” nous a concocté un récapitulatif. Son seul point faible reste les carences en vitamine D (comme presque toute la population européen) qui peuvent se corriger avec davantage d’exposition au soleil. Pour optimiser ses bienfaits, il faut respecter les bonnes quantités de viande et de végétaux.

Tu as déjà goûté les imitations de viande ? Est-ce que ça a un intérêt nutritionnel ?
Je n’avais jamais goûté de produits végans “imitation viande” avant notre entrevue. On ne peut pas vraiment dire que cela soit un régal, surtout pour le prix. Mais il faut dire que l’industrie agroalimentaire sait y faire quand il s’agit de nous proposer des plats transformés et reconstitués.
Certains peuvent être intéressants, en complément d’un régime normal, mais pas trop régulièrement. Ces produits sont nutritionnellement très différents des aliments d’origine animale, car ils sont presque tous composés de soja ou de protéines de soja. Sur le papier, il y a des protéines et des lipides, seulement toutes les protéines et acides gras ne se valent pas.
Les protéines de soja sont certes, plutôt faciles à assimiler, mais les acides aminés, qui le composent ne sont pas les mêmes. Ces derniers obligent à consommer des produits céréaliers en même temps, afin de diminuer l’impact des acides aminés limitants. Ensuite, il est désormais bien connu que le soja contient des phyto-oestrogènes, qui peuvent provoquer des dérèglements hormonaux et thyroïdiens, et peuvent causer des malformations des foetus chez la femme enceinte (il est fortement déconseillé de consommer des jus (lait) de soja lors de la grossesse). De plus, il est également préconisé d’éviter les boissons au soja pour les enfants de moins de 3 ans.

ON NE RIGOLE PAS AVEC LA NUTRITION QUAND IL S’AGIT DE GROSSESSE ET DE LA CROISSANCE DES ENFANTS !!!

Il est conseillé de ne pas consommer plus d’un produit à base de soja par jour au risque de développer des complications, d’autant plus pour les hommes. Pour les personnes consommant une part importante de produits à base de soja il peut aussi y avoir un déséquilibre de la balance oméga 3/oméga 6.

PAF ! Retour à la réalité.

C’est quoi ton péché mignon en nourriture ?
AH ! La question qui fâche ! A vrai dire, pour que je fasse un métier dans lequel on parle continuellement de nourriture, c’est que j’aime ça, j’aime tout en réalité. Après, je craque pas mal pour un bon sauciflard !

Consommé occasionnellement (une fois par semaine et moins), en quantité limité (quelques rondelles, pas le “cifflard” entier) et avec des produits de qualité (porc de qualité et boyau naturel), il n’y aura aucun de problème. Il faut savoir se faire plaisir !

Tu saurais me faire un plan diet stylé pour perdre du poids et un peu de masse musculaire, vers un physique plutôt athlétique ?
(1m91, 101 kg, pour descendre à 90 kg avec 5 petits entraînements par semaine)

Bien sûr, la on entre dans le coeur du métier de diététicien et voici les paramètres sur lesquels on s’appuierait : 
IMC, MB, NAP, DEJ, Besoins caloriques, Menu

Quelques suggestions d’activités sportives :
– marche / vélo, au moins 30 min par jour
3 séances de renforcement musculaire ( jambes/abdos, Pec/épaules/biceps et Dos/triceps/abdos)
– 2 séances cardio (piscine/running/vélo)

Chaque suivi est personnalisé en partant de ce qu’on sait déjà sur la personne et surtout ses objectifs.

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